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pour le plaisir, massages sensuels pour femme
1 juin 2009

Confiance.... En qui?

Confiance en l’autre,


confiance en soi.

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- Reproduit avec l'aimable autorisation de Gabrelle -


J’ai reçu, il y a de ça quelques mois, une jeune femme de 20 ans, que nous nommerons Sylvie pour ce billet et qui m’a contacté avec milles questions. A la lire, elle voulait tout découvrir, tout explorer dans une sorte de boulimie qui dépassait la classique énergie qui anime l’être dans ses jeunes années. Elle finit par poser les fondements sous jacents de sa véritable recherche qui étaient tout d’abord d’accepter un corps qu’elle n’aimait plus et ensuite d’essayer de mieux gérer les souvenirs liés à une expérience traumatisante vécue deux ans auparavant. Les deux démarches étaient clairement liées, la seconde étant très certainement largement responsable de la première. Dans le cas qui est le sien, compte tenu de son âge, de la violence de l’agression qu’elle a vécue et de la phase de déni dans laquelle elle se trouve encore, il me paraissais indispensable de mettre un accent particulier sur la notion de confiance.

Lorsque l’on parle de confiance,  en matière de sexualité, la plupart des femmes pensent immédiatement à la confiance « en l’autre ». Cette réaction est encore plus marquée lorsqu’il s’agit de femmes qui ont été blessées, dans leur chair, dans leur corps et dans leur cœur.

La confiance en l’autre est un paramètre incontournable, lorsque l’on envisage une relation sur le long terme, que ce soit dans un couple, dans une amitié ou une relation professionnelle. Mais en matière de sexualité, il peut sembler étrange que la révélation du plaisir puisse dépendre plus particulièrement de ce paramètre, et encore plus énigmatique que cette nécessité soit surtout l’apanage du genre féminin.

Cet état d’esprit est certainement dû à l’image de la femme dans la majorité des cultures où elle est présentée comme inférieure à son homologue masculin, immature et donc incapable de s’épanouir sans s’en remettre corps et âme à l’autre. Ce conditionnement, volontairement entretenu au travers des contes de fée, où seul le preux chevalier peut ramener la princesse à la vie fait que beaucoup de femme ont perdu confiance en leur propre potentiel. Il est probable que quelques scientifiques viennent démontrer, si ce n’est déjà fait, à grand renfort d’études génétiques, que cette dépendance est de toute manière inscrite au plus profond de la chimie féminine, et que par conséquent, il serait illusoire d’envisager d’autre possibilités.

Il est pourtant indispensable de reconnaître qu’avant de pouvoir faire confiance à un tiers, il semble plus important de se faire confiance à soi même. Chaque femme détient en elle tout le potentiel et tous les éléments nécessaires à son plaisir. L’autre peut être un vecteur, un élément déclencheur, un complice pour des moments de partage, mais il ne peut en aucun cas se revendiquer comme seul détenteur du plaisir de sa partenaire.

Dans le cas de Sylvie, qui a été agressée, violée, menacée, la perte de confiance en elle est importante. Elle se sent souillée, salie et tente alors de modifier son corps pour lui donner l’apparence qu’elle considèrera la moins attirante, se protégeant ainsi d’éventuels futurs prédateurs. Cependant, à l’opposé, elle vie cette apparence comme un frein à son pouvoir de séduction et projette sur elle même une image négative.  Elle a perdu confiance en elle, à une période où cette confiance est souvent bien fragile. En se jetant à corps perdu dans une frénésie d’expériences nouvelles, elle tente peut-être de faire contre-poids à cette perte de confiance, à moins que ce ne soit pour enraciner en elle cette dépréciation de sa potentialité propre. En prenant contact avec moi, elle a déjà en partie pris conscience de ce qui est en train de se sceller en elle. Restait à savoir dans quelle mesure je pouvais lui apporter mon aide.

La relation de confiance mutuelle étant établi, au travers des échanges de mails préalables, et de l’accueil que je lui fit, le massage en lui même avait plus pour vocation de reconnecter les liens entre son corps et sa conscience.  Le toucher, quand il sait être à l’écoute, est propice au lâcher prise. Il permet de re-tisser les liens intimes qui relient le corps et l’esprit. De par son action globale et par l’attention qui est portée à chaque zone, un massage d’harmonisation est un allié précieux dans une démarche de réconciliation. Chaque partie du corps est tour à tour mise en lumière, cajolée et honorée. De cette manière, elle redevient progressivement, partie intégrante du tout. La personne peut alors la redécouvrir, l’aimer et reprendre confiance en cette unité qui assure la cohésion de l’être.

Les huiles utilisées soutiennent cette démarche, en jouant à la fois leur rôle protecteur, permettant d’isoler le corps des influences extérieures, comme une fine pellicule protectrice, puis au fur et à mesure de  leur imprégnation diffusent un message de bien être à chaque cellule. Leur action renforce aussi le sentiment de confiance en un corps détendu, qui retrouve une beauté un peu oubliée.

La confiance en soi à nouveau reconnue, permet alors à la personne d’envisager sa sexualité sous un autre angle, plus serein et plus profitable. L’étape suivante qui est souvent lié, et qui peut alors être abordée, concerne la responsabilisation vis-à-vis de la sexualité et du rapport au corps. La personne doit alors souvent (re)apprendre dans quelle mesure elle est la première actrice de son plaisir, et comment entretenir cette flamme. Mais il s’agit là d’un autre sujet, que nous pourrons aborder lors d’un billet ultérieur.

Note : La jeune femme dont la photo illustre ce billet m'a demandée de rappeler qu'elle n'était pas la personne décrite dans l'histoire.

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Commentaires
I
Je viens de découvrir ce billet et j'avoue que ce questionnement concernant la confiance me touche directement.<br /> <br /> "L’étape suivante qui est souvent lié, et qui peut alors être abordée, concerne la responsabilisation vis-à-vis de la sexualité et du rapport au corps. La personne doit alors souvent (re)apprendre dans quelle mesure elle est la première actrice de son plaisir, et comment entretenir cette flamme."<br /> Cette phrase dit tout. Merci Ichi de mettre des mots aussi clairvoyants sur ce qui peut être aussi brumeux, quand on le vit.<br /> <br /> Du coup, je comprends où se situent encore mes limites. J'ai ressenti mon corps comme un corps de femme, mais je n'ai pas encore accepté de ME faire confiance et d'être en partie responsable de mon plaisir.<br /> <br /> Ce plaisir ne dépend pas uniquement de l'Autre mais aussi de soi. Je croyais devoir attendre d'un "Lui" la découverte des plaisirs de l'amour et ce que je viens de lire me révèle que je ne suis pas dans la bonne démarche. Faire confiance à un Lui ne suffira pas et me fera me "cogner" à mes blocages encore et toujours, je dois avant tout accepter d'être une femme qui peut jouir de son corps et que cette jouissance ne dépend pas de l'Autre, mais bien de moi.<br /> <br /> Pardon d'avoir parlé de moi, alors qu'ici, on parle de l'autre, en toute générosité. Mais c'est un peu comme une révélation pour moi d'avoir lu ce billet. Merci Ichi de parler si bien de ce que tu fais si bien...<br /> <br /> iki
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